✦ Si proches orients ✦
> Jeudi 10 juillet à 18h aux Arènes de Montmartre

Aux confins du chant sauvage
Haratago, qui signifie « au-delà » en basque, est bien plus qu’un projet musical : c’est une traversée sensorielle des montagnes souletines, un envol poétique qui redonne souffle aux Basa Ahaide, ces chants ancestraux, longtemps murmurés par les bergers du Pays Basque au cœur des estives.
Traditionnellement chantés a cappella, sans paroles, les Basa Ahaide évoquent le vol de l’aigle, le bruissement du vent, l’émerveillement brut face à l’immensité de la nature. Le chanteur Julen Achiary, nourri d’un héritage profond et d’un parcours marqué par la rencontre de l’Azerbaïdjan à la Turquie, en passant par l’Afrique, insuffle à ces chants une vie nouvelle. Avec Haratago, il les fait dialoguer avec une orchestration inédite, ouverte, puissante.
✦ Entouré de Nicolas Nageotte (clarinette turque, duduk),
✦ Bastien Fontanille (vielle à roue, banjo)
✦ et Jordi Cassagne (violone),
✦ Julen Achiary tisse un espace sonore où tradition orale, modalité orientale, improvisation et musiques populaires s’enlacent. Ici, chaque instrument devient souffle, battement d’aile, ou racine profonde. Ensemble, ils révèlent toute la modernité d’un répertoire ancestral, dans une création où la tradition n’est pas figée mais vivante, mouvante, constamment réinventée.
Exploration sonore et mystique
Haratago ne se contente pas d’interpréter : le groupe cherche, invente, explore. Leurs performances, aussi sensibles qu’intenses, font jaillir une matière sonore hypnotique, aux confins du mystique. La voix de Julen, à la fois souple et habitée, semble portée par les vents d’altitude, tandis que les lignes mélodiques de Nageotte ou les pulsations telluriques de Fontanille et Cassagne rappellent combien ces chants sont aussi des danses, enracinées dans la terre-mère.
Acclamé sur les scènes internationales (Womex, Alte Oper Frankfurt, Uzeste Musical, Errobiko Festibala…), Haratago incarne une musique qui ne connaît pas de frontière, qui relie le Caucase aux Arbailles, le souffle ancien à l’urgence de créer.
« Je bois l’eau nouvelle / de la vieille fontaine de toujours » — Joxean Artze
Haratago est un art du lien, un appel vers l’au-delà sonore, une célébration de ce que le chant peut encore révéler de nous, et du monde.